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En
arrivant
à Montignac, la colline qui abrite la grotte de Lascaux s’avance
par sa présence physique mais surtout historique en ce qu’elle
porte un héritage culturel unique au Monde et un inestimable
témoignage sur l’Histoire de l’humanité.
En 1940, quatre enfants ont découvert une grotte en suivant leur chien
"Robot" dans une colline bordant le village de Montignac en France. La
grotte de Lascaux, ornée de
gravures et peintures de plus de 17 000 ans, a été ouverte au public en
1948. Quelques années plus tard, des signes alarmants de détérioration
ont été observés. Pour préserver ce fragile héritage, son accès a été
interdit en 1963. En 1983, une réplique partielle de la grotte
reproduisant la Salle des Taureaux a été ouverte au public à 200 mètres
de l'originale. Aujourd'hui, la transmission de cet héritage a
nécessité la concrétisation d'un projet de plus grande envergure, dont
le but est d'abriter le fac-simile presque complet du site original.
Le site de Lascaux IV se trouve sur la frontière entre la vallée
de la Vézère et cette colline, au croisement de ces deux
paysages. Le premier, un territoire agricole sur lequel l’homme
a la main mise, le second, est couvert d’une forêt impénétrable,
dont la végétation haute et dense plonge ses sous-bois dans la
pénombre. Jadis l’homme y régnait en maître de l’Art Pariétal.
La peinture de Lascaux est touchante parce qu’elle nous relie à
nos ancêtres. Ainsi de la même façon que l’homo-sapiens vivait
dans la vallée et exprimait son art dans les hauteurs, le Centre
International de l’Art Pariétal vient se glisser à la frontière
de ces deux paysages et transmettre un savoir. L’artiste
homo-sapiens révèle la modénature des parois de la grotte de
Lascaux : son geste de peintre tire parti des irrégularités
naturelles du lieu, utilise les aspérités de la roche et
exploite la configuration spatiale pour représenter des formes
animales.Le projet, tout comme l’artiste de la préhistoire, tire
parti du relief du paysage. Une légère incision est pratiquée à
la limite entre la colline et la vallée. C’est par ce geste
simple mais puissant que le Centre International de l’Art
Pariétal de Montignac-Lascaux nait, promettant de dévoiler et de
partager les secrets qu’il cache.
Il s’oriente au Nord, vers Montignac, face à l’arrivée du visiteur
auquel il présente son entrée principale. Sa toiture développe une
ligne douce en calcaire superposée aux profils des collines de
Montignac. Transparente, translucide, opaque à la fois sa façade
entretient un rapport indissociable avec l’extérieur, suggérant ce
qu’il se passe à l’intérieur. Le projet s'appuie sur la massivité des
structure géologique de la vallée de la Vézère, dont sont inspirées les
différentes cavités monolithiques définissant chaque espace. C'est un
lieu fait de sédimentation, où la roche, brute, lisse est sculptée par
l'eau et devient un territoire. De nuit, la façade s’illumine
devenant « Icône de Lascaux IV » au service de son rayonnement
culturel dans le Monde.
Les espaces publics, d’accueil, de restauration en prolongement
de la vallée baignent dans une lumière omniprésente. Les
espaces d’expositions se plongent plus profondément dans la
colline et dans l’obscurité. Entre les deux, la zone
d’orientation, faille de lumière zénithale, diffuse un caractère
presque sacré et spirituel.
La visite se déroule en écho de ce territoire sublimé, entre
ascension et descente, entre intérieur et extérieur, entre terre
et ciel. Pour cette aventure, les visiteurs sont priés de
laisser leurs accessoires du 21ème siècle dans les vestiaires et
s’équiper d’une torche interactive et d’une cape d’explorateur.
Les groupes de visiteurs accèdent par ascension au belvédère à +
10 mètres, entament un parcours en pente douce à travers la
lisière de la forêt dans le parfum des buis pour finalement
arriver en plein air devant le facsimile et descendre comme ce
fut le cas il y a 17 000 ans. Le regard examine de près puis se
porte au lointain. C’est une mise en condition du corps entre le
virtuel et le réel, entre obscurité et lumière, entre végétal et
minéral. Différentes ambiances sonores accompagnent le visiteur,
du silence de la grotte, au crissement du vent dans les arbres,
aux cris des animaux lointain. L’espace confiné de la grotte
nous projette dans l’immensité sacrée de la connaissance, du
temps et de l’humain.
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As
you arrive in Montignac, the hill that shelters the Lascaux Cave
imbues due to its physical presence but primarily its historical
significance. It bears a unique cultural heritage to the world,
and an inestimable testimony to the history of mankind.
In 1940 four children discovered a cave while following their
dog “Robot” in a hill lining the outskirts of the village of
Montignac, France. The cave of Lascaux adorned with its
engravings and paintings on its subterranean wall of more than
17,000 years ago, was opened to the public in 1948. The years
that followed, alarming signs of deterioration were observed. To
preserve this fragile heritage its access was prohibited in
1963. In 1983 a replica partially reproduced the hall of the
bulls, was opened to the public 200 meters from the original.
Today the transmission of this heritage has involved the
consecration of a large scale project, whose aim is to house the
virtually complete replica of the original site.
The Lascaux IV site lies at the junction between the valley of
the Vézère and this hill, where two contrasting landscapes
converge. The former is agricultural land which has been shaped
by man, and the latter an impenetrable forest, covered with tall
and dense vegetation which plunges its undergrowth into
darkness. Man once reigned there as the master of Parietal Art.
The Lascaux paintings speak to us because they provide a link to
our ancestors. Thus, in the same way that homo-sapiens lived in
the valley and expressed his art in higher places, the
International Centre of Parietal Art slots in between these two
landscapes, serving as a vector of knowledge. The homo-sapiens
artist reveals the contours of the walls of the Lascaux cave:
his painter’s hand taking advantage of the natural
irregularities of the place, using the asperities of the rock
and exploiting the spatial configuration to represent animal
forms.
The project, like the artist of prehistory, also takes advantage
of the relief of the landscape. A slight incision was made at
the boundary between the hill and the valley. It was through
this simple but powerful act that the International Center of
Parietal Art of Montignac-Lascaux was brought to life, promising
to reveal and share the secrets it hides.
It looks north towards Montignac, guiding the arriving visitor
through its main entrance. Its roof forms a smooth limestone
line superimposed on the contours of the Montignac hills.
Simultaneously transparent, translucent, and opaque, its facade
maintains an indissociable relationship with the exterior, as a
hint to what lies inside. The mass of the geological
substructure of the valley of the Vézére was used directly to
form the various monolithic cavities of each space, a world of
sedimentation where rock, water rough and smooth sculpted our
moment through this territory. At night, it lights up, to
become "Icon of Lascaux IV" serving as a cultural beacon to the
World.
The public spaces, and reception hall, in continuity with the
valley, bathe in an omnipresent light. The exhibition spaces
plunge deeper into the hill and into darkness. Between the two,
the orientation zone, lit by a shaft of zenithal light, diffuses
an almost sacred and spiritual character.
The visit takes place in echo of this sublimated territory,
between ascension and descent, between interior and exterior,
between earth and sky For this adventure, visitors are asked to
leave their 21st century accessories in the cloakroom and equip
themselves with an interactive torch and an explorer's cape.
Visitor groups ascend to the belvedere at a height of 10 meters,
from where a gentle slope takes them down on a boxwood-scented
course around the forest edge, and then out into the open air,
in front of the facsimile, to finally descend as would have been
the case 17,000 years ago. The eye is called to look closely and
then into the distance. It is a conditioning of the body between
the virtual and the real, between darkness and light, between
vegetal and mineral. Different soundscapes accompany the
visitor, from the silence of the cave, to the screeching of the
wind in the trees, or the cries of distant animals. The confined
space of the cave projects us into the sacred immensity of
knowledge, time, and humanity.
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