Une ville dans un parc

Créer une échelle adaptée au site et aux constructions environnantes en donnant au bâtiment un gabarit cohérent à sa surface bâtie.
Les volumes bâtis sont amplifiés : par un travail des silhouettes des masses végétales plantées, une volumétrie est dégagée, une hauteur théorique est fixée à 7.5 mètres. Le bâti vient s’y installer confortablement en y déployant les valeurs d’usage nécéssaires.

Dans un même temps, les constructions installées dans ce maillage volumétrique planté provoque un gommage des arêtes construites  dans une parfaite alliance du bâti et des boisements alentours. Le projet se dissipe dans son paysage. 

A l’échelle de la parcelle :
- Le parti est simple et minimaliste : il s’appuie sur la notion spatiale de séquences et de filtres plus ou moins dense. Il joue sur les rapports complexes de matière minérale et végétale, dans une maîtrise des matériaux et des systèmes  constructifs.
La couleur issue du sol et de la nature environnante est inscrite au cœur du projet.

- Destiné à de très petits enfants, l’espace y est limpide. C’est un travail sur les pleins et les vides, sur le filtrage de la lumière, sur une composition des façades qui joue avec la transparence, la translucidité, les colorations, comme la lumière joue avec les feuilles de hêtres, de chênes, d’orme…

- La surtoiture végétalisée, un écran bioclimatique : crée par les arbres, les filets et les plantes grimpantes, une protection solaire naturelle est mise en place.

- une dimension pédagogique supplémentaire au groupe scolaire à travers le choix des matériaux et matières utilisés, la diversité des plantations (essences, couleurs, saisons...) Les séquences bâties de chacun des trois pôles s’infiltrent de manière pragmatique et raisonnée à travers une grille sériant différents espaces extérieurs  ayant tous leur spécificité d’usage. Ce sont :

- des espaces tampon végétalisés  d’une épaisseur de 4 mètres formant clôture. Ces paravents entre les différents pôles limitent les vues ou particularisent des vis à vis. A certains endroits ils auront des caractéristiques techniques de filtre à la lumière, à la chaleur. Ce sont également des lieux prétexte à l’éveil, la curiosité, véritable lieu d’observation de la nature: floraison, nidification, faune…

- les allées galeries intérieures, de 4 mètres  de large sont des lieux clos et couverts assimilés à des lieux extérieurs. Ce sont des entre deux, baignés d’une lumière zénithale et plantés de grands arbres feuillus. Ces arbres seront gainés de moulages translucides leur permettant de bénéficier des conditons climatiques extérieures tout en offrant aux enfants un rapport visuel et tactil étonnant. Ces allées-galeries sont de lieux de distribution  amples, propices aux échanges, à l’expression. Elles pourront avoir vocation de support des travaux d’enfants (exposition).
Ces espaces de distribution sont constitués d’une verrière avec des ouvrants en toiture de manière à assurer une ventilation naturelle.

Le projet s’organise verticalement suivant trois strates correspondant à des usages et des fonctions spécifiques :

// La première strate - le « socle technique » - est issue des principes d’organisation de la ZAC définissant une série de « plateformes » constructibles disposées librement autour du « parkway », vaste parc linéaire. Ici, la plateforme sert de socle technique, accueillant
réservoirs d’eau, bacs de plantations et passages de réseaux. Cette disposition permet de limiter les apports de terre tout en assurant la continuité horizontale demandée par leprogramme ;

// La seconde strate - la « plateforme des usages » - accueille la majeure partie de programme (crèche, école élémentaire, école maternelle), à l’exception de quelques locaux nichés au premier étage (le CLAE et sa cour de récréation)  dans le « parasol végétal » ;

// La troisième strate - le « parasol végétal » - répond à plusieurs logiques. Tout d’abord, il établit un lien entre le « grand paysage » de la ZAC et l’équipement scolaire, en lui donnant par le végétal une mesure appropriée. Ensuite, il permet de créer une unité entre les différents programmes de l’équipement scolaire, dissociés du fait de l’alternance obligée des constructions et des espaces extérieurs récréatifs. Enfin, il permet une protection efficace vis-à-vis des risques de surchauffes et d’éblouissement en période estivale et en mi-saisons chaudes, tout en permettant la pénétration des rayons du soleil en période hivernale et en mi-saisons fraîches (végétation caduque).

Dans la strate intermédiaire, entre le socle et le « parasol végétal », les différents programmes s’organisent en bandes parallèles orientées nord-ouest– sud-est, alternant espaces intérieurs et espaces extérieurs récréatifs. Chaque programme est organisé de la façon suivante : les salles de classe (locaux contrôlés en température et en renouvellement d’air) sont disposées de part et d’autre d’un espace tampon intermédiaire tempéré, accueillant les circulations : Espaces microclimatiques

Véritables espaces microclimatiques, ces circulations accueillent en leur cœur des arbres qui viennent les rythmer. Protégés de la pluie et du vent, ces espaces microclimatiques tempérés mais non chauffés permettent de bénéficier en hiver de températures plus clémentes (par les apports solaires et les pertes des bâtiments chauffés adjacents) et d’atténuer en été les températures hautes (par la suppression des apports solaires par le parasol végétal et la ventilation naturelle traversante).